E-books : différencier les terminaux et le format
En premier lieu, il convient de faire la distinction entre les supports de lecture et l’e-book autrement dit le format de publication auquel ceux-ci donnent accès (fait référence aux contenus de nature imprimable et commercialisable roman/ nouvelle/ magazine).
Le marché de l’e-book, inexistant il y a quelques années, s’est fortement développé et a su s’implanter partout dans le monde. Actuellement, on peut notamment en trouver dans tous types de transports (métro, train, avion). En effet, les e-books sont compatibles avec divers appareils électroniques et contribuent à la convivialité.
E-books : offre variée
Dans l’hexagone, ce sont les best-sellers, la romance, le polar et l’imaginaire qui dominent le marché de l’e-book même si la littérature générale n’est pas en reste.
On note cependant que ce marché a pendant longtemps stagné en raison d’une offre insuffisante. En effet pour éviter de mettre en péril leurs ventes de livres imprimés, les éditeurs français hésitaient à se lancer sur ce créneau.
Une étude intitulée “La distribution de livres face au numérique à l’horizon 2015” et publiée par Xerfi France posait d’ailleurs la question de savoir quelles stratégies adopter pour développer ce marché encore sous-exploité.
Marché du e-book: quelques chiffres
D’après cette étude, alors que le marché français des e-books se positionne très loin derrière les pays anglo-saxons, le marché du livre numérique a connu une forte croissance et pesait d’ailleurs pas moins de 260 millions d’euros de chiffre d’affaires en France en 2015, avec un taux de croissance annuel d’environ 116%.
En dépit de ces chiffres, le marché des livres numériques ne représente actuellement que 7% du marché global du livre en valeur. Les éditeurs continuent de négocier et de fixer les tarifs des livres numériques qui sont actuellement près de 30% inférieurs à ceux des livres papier ce qui évite une guerre des prix, d’après Xerfi France.
Une étude de l’Association of American Publishers (AAP) sortie en 2012 montre par ailleurs que les éditeurs américains dégagent désormais plus de revenus liés aux e-books qu’aux livres reliés. Ces chiffres prouvent que les recettes des ventes de e-books sont supérieures à celles des livres imprimés.
Le paradoxe: lecture numérique vs lecture papier
Paradoxalement, même si la croissance du marché des livres numériques a déstabilisé le circuit des librairies traditionnelles dont la part de marché est passé de 20% à 17% entre 2002 et 2011, le secteur des livres numériques en France ne représente en réalité que 2,5 millions d’acheteurs, soit près de 5% des français.
Comparativement au nombre de lecteurs de livres imprimés qui sont à ce jour 29 millions, le chiffre est encore relativement peu élevé. La version imprimée reste donc en pôle position. On note également que si plus de 22% des Français affirment avoir déjà lu un livre numérique, près de 5% envisagent d’en faire autant cette année. Le marché séduit de plus en plus d’usagers.
Ce constat s”applique également aux livres audio (15% des Français ont écouté un livre en version audio, ce qui représente environ 7 millions d’ auditeurs.)
Cela ne fait aucun doute, les français restent de gros consommateurs de livres (et notamment de produits culturels qui sont les livres les plus vendus en ligne).
Au niveau des chiffres, on observe que 15% des français lisent 20 livres numériques et plus dans l’année alors qu’ils sont 40% à consommer plus d’une trentaine de livres en version papier.
Un rapport a été publiée par Market Insights Reports (MIR) qui visait des professionnels du secteur du livre numérique et décrivait les perspectives de croissance du marché en Europe 2018-2022 (prenant en considération les recettes générées par les ventes d’e-books en France, en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni). Ainsi, le cabinet d’analystes annoncent qu’au cours de la période 2018-2022, le marché des e-books en Europe atteindra un taux de croissance annuel proche de 4,7%.
E-books Readers : Les profils des lecteurs
Les lecteurs d’e-book de plus en plus nombreux
Le bilan de ces cinq dernières années fait ressortir plusieurs faits intéressants. Tout d’abord, il apparaît que les lecteurs de livres numériques sont toujours plus nombreux. En effet, depuis 2013, leur nombre a été multiplié par quatre dans l’hexagone. De 5 % à l’époque ils sont donc passés à 21 % en 2017.
En ce qui concerne les pratiques d’achat, on peut noter qu’un nombre limité de lecteurs de livres numériques (8 % seulement) font le choix de s’abonner. De fait, le paiement individuel reste, le moyen d’achat privilégié des Français (65 % optent pour cette solution contre près de 70 % en 2012).
Si les hommes optent pour les tablettes, les femmes préfèrent les e-books
Un rapport publié en 2011, Outre Atlantique a montré que la majorité des lecteurs de livres électroniques sont à l’heure actuelle détenus par des femmes. Aujourd’hui, une Française sur 5 s’adonne aujourd’hui à cette pratique alors que elles étaient beaucoup moins nombreuses en 2012.
Ce chiffre passe à 25 % pour les hommes. Pour ce qui est de l’âge des lecteurs, on notera que 37 % d’entre eux sont âgés de moins de 35 ans. Le plus souvent, le lecteur de livre électronique est aussi consommateur d’ouvrages imprimés. Près de 65 % d’entre eux ont ainsi lu un livre au format traditionnel au cours du dernier mois et 20 % d’entre eux en lisent au moins 20 par an.
La jeunesse : peu de lecteurs du format numérique
Une autre étude publiée par le SNE nous renseigne sur les usages d’une catégorie particulière : la jeunesse. Le secteur est l’un des plus dynamiques de l’édition en France, avec 7 % de croissance en 2019 et représente aujourd’hui 15 % de parts de marché global.
Toutefois, si l’on se focalise sur le secteur du livre numérique, ce chiffre est bien plus bas. Il faut savoir qu’en 2016, le marché de l’édition numérique, tous supports et toutes catégories éditoriales confondus, représentait un chiffre d’affaires de 205 millions d’euros. Or les ventes de livres numériques sur le segment jeunesse génère un chiffre d’affaire de 3,3 millions (soit seulement 1,5 % du total des ventes numériques.)
En conclusion, les jeunes semblent peu intéressés par la lecture d’e-books. Ces études permettent de mettre en avant l’augmentation régulière du nombre de lecteurs de livres numériques en France ainsi que les divers profils de ces lecteurs.
L’utilisation de plus en plus fréquente du mobile comme support de lecture dans le cadre de cette pratique ressort également sur le segment jeunesse.
Marché du E-book : Perspectives
Avec le développement de la numérisation des ressources, on a pu observer une nette augmentation du nombre de lecteurs sur écran ces dernières décennies. Face aux mutations technologiques, de nouveaux schémas cognitifs soient apparus chez les lecteurs. Il ressort notamment que les modes de lecture ont sensiblement évolué de façon à s’adapter à la pratique des utilisateurs sur outils numériques.
On sait à présent que celle-ci se base de nos jours, non plus sur le modèle de la lecture linéaire (qui donnait aux lecteurs la possibilité de développer la capacité à lire de longs textes) mais plutôt sur une lecture utilitaire, abrégée voire économique (qui se base sur la recherche de mots-clés et d’ informations précises).